jeudi 4 juillet 2013

SZYMON KURAN - Post mortem/Um Nottina/Requiem

Musicien polonais à la nationalité islandaise, Szymon Kuran n'a jamais suscité beaucoup d'intérêt et est toujours resté assez méconnu. Né en 1955, il apprend le violon alors qu'il est encore jeune. En 1984, il est nommé deuxième violon de l'Orchestre Symphonique Islandais de Reykjavik, ville où il restera jusqu'à sa mort. Il compose plusieurs oeuvres telles que Post Mortem présent en introduction de ce disque. Sa principale oeuvre est son Requiem, dont je consacrerai la majeure partie de cette chronique. Szymon Kuran meurt le 7 août 2005 à Reykjavik, d'une raison qui m'est inconnue.

Venons-en à ce disque. Post Mortem (1982) et Um nottina (2002) introduisent cet album plein de noirceur et de mélancolie. Post Mortem, enregistré à Gdansk en 1982, dirigé par Karol Teutsch, oeuvre pour violons. Pièce courte, mais pleine de subtilités. On ressent déjà cette mélancolie propre au compositeur, qui ne fera que s'accroître au fur et à mesure sur la fin. Um Nottina, enregistré le 15 novembre 2006 à Warszawa, dirigé par Andrzej Borzym. Um Nottina, signifiant Dans La Nuit, porte plutôt bien son nom : oeuvre pour violon, choeur de femme et cordes, elle se trouve dans la continuité du morceau précédent, le choeur en plus, qui rajoute un côté religieux moins évident précédemment. Et les choeurs se feront encore plus présent sur le Requiem. 



Ce Requiem, dédié à la mémoire de Brynhilda Sigurthardòttir, débute d'ailleurs par un choeur. Mais un choeur d'hommes cette fois-ci. Un choeur d'hommes à la voix extrêmement grave. Ces hommes à la voix sombre chantant un chant religieux entrecoupé de moments de silence. Puis les violon réapparaissent ainsi que des percussions. Le choeur d'homme reprend l'introduction, une nouvelle fois a cappella. Et nous enchaînons avec le magnifique Kyrie, cette fois chanté par un choeur d'enfants accompagné d'un violon. A noter que le violon soliste devait être joué par Szymon Kuran en personne, ce qui ne sera malheureusement pas le cas... Ce court morceau se conclut par un son de cloche qui introduit le somptueux Dies Irae... Morceau qu'on pourrait presque qualifier d'ambient, bien qu'il garde un côté classique. Dans ce morceau se côtoient choeur d'hommes, choeur de femmes (parfois ensemble), ainsi qu'un somptueux solo de violon, pour un final absolument magnifique avec cloches, flûte, cordes, violon, percussions, et les choeurs d'hommes, de femmes et d'enfants. Presque tout le monde donc, pour un final qui restera encré dans ma mémoire pour très longtemps !

Le violon réapparait en duo cette fois avec une guitare électrique (en son clair, je vous rassure) où viennent s'ajouter des voix de femmes susurrant des mots latins de manière inquiétante... C'est glaçant, et absolument brillant ! Rex Tremandae, quant à lui, fait la part belle au choeur masculin accompagné de percussions, plus ou moins énervés... Confutatis, ou le principe est à peu près le même, mais avec le même choeur de femmes chuchotant... L'album est définitivement sombre ! Et le solo de violon qui introduit Lacrimosa sera du même tonneau : sombre, mélancolique, mais toujours aussi beau... Et quand il est accompagné d'un choeur de femmes aux voix somptueuses, cela ne fait qu'accentuer cette beauté présente tout le long de cet album ! Offertorium, où un solo de flûte viendra s'ajouter, avec un passage réunissant une nouvelle fois les trois choeurs, ainsi que les cloches et les cordes... D'une puissance et d'une beauté ! Pour une fois, c'en est presque lumineux ! Mais le final se révélera sombre... Tout comme le morceau suivant, Sanctus-Benedictus, avec toujours un jeu de percussions très marqué.



Pour débuter le morceau suivant, le choeur d'hommes chante a cappella, mais se fera vite accompagner par le violon et les cordes, pour laisser apparaître le choeur fénimin, pour un final grandiose et épique ! Oratio II, morceau très court, fait la part belle à un enfant en soliste, accompagné du violon et de cordes très sombres... Et Lux Aeterna débute, sur des sons de cloches, décidément omniprésentes tout le long de ce Requiem ! Les choeurs d'hommes et de femmes chantent une nouvelle fois ensemble... Et la mélodie du premier morceau est reprise à l'identique ! Et ça fonctionne toujours aussi bien ! S'ensuit un passage calme avec une mélodie chanté par un enfant, puis plusieurs, pour un très joli crescendo avec toujours ces magnifiques soli de violon ! Tout le choeur d'enfants reprend la mélodie, et ça fait froid dans le dos, c'est le moins qu'on puisse dire ! Puis les trois choeurs clôtureront ce Requiem de façon magistrale !

Que penser de ce Requiem ? Pour ma part, c'est un véritable chef-d'oeuvre, un bijou musical, une perle rare, comme on en trouve que trop rarement... Et je ne remercierai jamais assez un certain Guy de me l'avoir fait découvrir ! Ce disque est plutôt court, avoisinant les 45 minutes, mais ce sont 45 minutes où la beauté et la magnificence sont à leur paroxysme, où le remplissage n'existe pas... Cet album se fait de plus en plus rare et va devenir de plus en plus difficile à trouver. Alors, il serait bête de s'en priver...
Ce Requiem est marqué par la noirceur, c'est une oeuvre extrêmement sombre et difficile d'accès... Mais par moments lumineuse et d'une si grande profondeur, qu'il serait presque capable de vous tirer des larmes... Et ce n'est pas donné à tout le monde de me faire pleurer !

mardi 2 juillet 2013

The Haxan Cloak - Excavation





Après un excellent disque éponyme en 2011, flirtant entre ambiant, dark-ambiant avec quelques touches de néo-classicisme, plusieurs EP par ci par là, le musicien Bobby Krlie alias The Haxan Cloak annonce la sortie d'un nouvel album, Excavation. Rien qu'avec le titre de l'album, on se doute bien que ce disque ne sera pas la bande-originale des Barbapapa, à moins que le dessin-animé aie tourné au film glauque, où Barbapapa et Barbamaman auraient été assassinés à coups de couteau par Jack l'Eventreur et auraient été enterré dans un cimetière hanté (on tient là un nouveau concept, ceci dit !). Puis cette pochette... Pas besoin de vous faire un dessin, je pense...



La couleur de l'album est donc donnée. Et le musicien n'y est pas allé de main morte pour jouer avec nos neurones.
Allez, c'est parti pour 50 minutes de plaisir (malsain).
Des sons venus d'outre-tombe servent d'intro à cet album déconseillé aux âmes sensibles. Les sons s'accélèrent et évoluent de manière constante pour servir un battement régulier mais ô combien oppressant. Voilà, l'intro ne fait qu'une minute trente et j'ai déjà failli faire une crise cardiaque. Et la tension restera constante durant presque une heure. Et ce n'est pas la suite éponyme en deux parties qui me fera dire le contraire. Un homme parle. Puis plus rien. A part un son crissant. Puis un rythme vient se poser où se mêlent pendant près de 8 minutes, divers sons emplis de reverb et d'échos, qui vous font battre le coeur de longues minutes. 16, au total.
Les moments les plus flippants de ce disque sont les moments de silence. On ne sait jamais ce qui va arriver. Et l'intro de Miste représente exactement ce sentiment de peur, d'horreur et de stupéfaction. 10 secondes de silences et un cri fantomatique déstabilisant répété en boucle auquel viennent s'ajouter toujours des sons et des larsens qui servent de rythmes. On retrouve sur ce titre le violoncelle, omniprésent sur l'album précédent. Le morceau suivant, une nouvelle fois en deux parties, est composé d'une partie courte calme mais stressante à souhait et une autre, toujours plus avare en sons qui s'assemblent et qui forment petit à petit une mélodie et un rythme très complexes pour un final grandiose, où l'on verrait bien divers effets de lumières et lasers servirent le tout.



Dieu, le morceau suivant est un peu moins tendu même s'il contient son lot de sons distordus et un final pas très apaisant. Mais la palme revient au morceau final de l'album, qui sert de conclusion : The Drop. 13 minutes d'angoisse, où la peur est de plus en plus présente au fur et à mesure que le morceau avance, avec le retour du violoncelle, dans son utilisation la plus angoissante. 13 minutes où le tout monte en puissance, comme si la peur que vous dégagez s'incrustait dans l'album. 13 minutes où le monde qui vous entoure n'existe plus car vous vous voyez absorbés par le morceau. 13 minutes où ce rythme constant ne vous lâchera pas. 13 minutes où l'influence bruitiste est plus présente que jamais. 13 minutes qui passent comme un éclair et vous laissent sur le cul comme rarement. Et voilà que Excavation se termine.



Malgré que ce disque fasse peur, une envie malsaine pousse à le réécouter. Encore. Comme si vous étiez happés par l'album.
Quoi qu'il en soit, The Haxan Cloak vient de réaliser un des meilleurs disques de ces dernières années et il est dorénavant un musicien à suivre de très près.
Si cet album est un véritable coup de maître, espérons qu'il sache encore nous étonner pour ses prochaines productions, et qu'il n'ait pas déjà tout dit.
En attendant, savourons ce bijou de dark-ambient. Et pourquoi pas le savourer seul dans son lit en pleine nuit avec le casque sur les oreilles, le volume à fond ? Je vous souhaite bon courage. Et peut-être à bientôt.

Sidony Box - Rules

Sidony Box - Rules (2013)
Après un excellent Pink Paradise en 2011, le groupe issu du collectif 1NAME4ACREW laisse paraître un teaser d'un nouvel album, dont la sortie est prévue pour fin 2012 sur la boutique du label et début 2013 en magasin. Ce teaser montrant le trio nantais en studio, sauvage comme jamais, laissait l'auditeur patienter sous les meilleurs auspices.  En effet, dès les premières secondes de Rules, le groupe est en ébullition, Arthur Narcy martèle ses fûts, et joue comme si sa vie en dépendait ! Les choses se calment par la suite, avec un très beau morceau, Giraffe, qui monte en puissance sur plus de 10 minutes. Noctornum, la ballade de l'album, renoue avec les plus beaux moments des deux albums précédents et la magie opère.



Manu règle son ampli et c'est reparti pour du brut de décoffrage avec un morceau assez free bien que très construit malgré tout, Dark Wizard. L'outro, qui n'a plus grand chose à voir avec le jazz (ce qui n'a rien de péjoratif puisque Sidony Box est beaucoup plus qu'un groupe de jazz) jouissif au possible ! Un des meilleurs titres du groupe !
Electric Love, beaucoup plus calme et accessible, est un pur plaisir, et nous permet de nous poser un petit peu avec la grosse claque qui arrive.
En effet, la grosse claque, c'est la suite Salsa-Gotham, magnifique mais qui nécessite plusieurs écoutes car très difficile d'accès. Près de 18 minutes pour ces deux morceaux, fabuleux mais très sombres ! Concernant Gotham, on pourrait presque le classifier de musique expérimentale !
On enchaîne avec Block Party beaucoup moins sombre, plutôt joyeux même, titre court mais efficace ou Manu Adnot et Elie Dalibert se complètent parfaitement ! Et puis, vient Ambre, morceau mélancolique, triste, beau à pleurer tout simplement, qui conclut le disque de la meilleure des manières et nous laisse sans voix...



Une heure de jazz parfois free et hargneux, plus calme par moments, mais qui ne déçoit jamais et qui nous donne un des meilleurs disques de l'année. Ce n'est pas pour rien si Sidony Box suscite autant d'intérêt dans les magazines de jazz internationaux. Pleins de fraîcheur, ce jeune trio nantais vient de réaliser un véritable chef-d'oeuvre, qui plus est enregistré par Venux Deluxe, qui a travaillé avec des groupes comme Magma ou encore Gong.
Avec cet album, on peut définitivement dire que Sidony Box Rules !

BIENVENUE SUR AB MUSIC !

Bonjour à tous,
Je m'appelle Augustin, j'ai 13 ans, et je suis passionné de musique depuis presque 10 ans.
Je crée donc ce blog pour vous faire part de mes découvertes et chroniques d'albums plus ou moins récents. J'écoute divers genres de musique et donc, par conséquent, mes chroniques ne seront pas axées un seul et même genre.
Vous pourrez poster des commentaires, donner votre avis et faire des suggestions pour que le blog reste agréable et accessible à tous.

Le nom de AB Music vient de mes initiales et des initiales de mon album favori tous genres confondus, Agaetis Byrjun de Sigur Ros, dont la pochette sert d'arrière-plan au blog.

Voilà, c'est à peu près tout !
A bientôt pour de nouvelles chroniques !

Augustin